• L'HISTOIRE DU LIVRE DE POCHE

                                       

     Le Livre de poche (parfois abrégé LDP) est, à l'origine, le nom d'une collection littéraire apparue le 9 février 1953 sous l'impulsion d'Henri Filipacchi et éditée par la Librairie générale française, filiale d'Hachette depuis 1954.

      Création Les livres de poche dont le principe est de tenir dans une poche, avaient déjà existé. Au XVIIe et XVIIIe siècles, les livres de colportage sont des ouvrages qui par leur format et dans une certaine mesure leur conception rappellent le livre de poche actuel.

    Dans les années 1830, certains éditeurs de Bruxelles, pour des raisons politiques et de censure, publient de petits livres.

    Dès 1856, la maison d'édition Michel Lévy frères crée la « collection Michel Lévy » à un franc et en petit format. Dans les premières année du XXe siècle, la collection Nelson publie des ouvrages de petit format, cartonnés, toilés et recouverts d'une jaquette illustrée.

    En 1905, Fayard lance le « Livre populaire », romans populaires à 65 centimes de petit format et en 1916 les éditions Jules Tallandier commercialisent une collection concurrente, Livre de poche, des romans populaires encore moins chers, dont Hachette devra d'ailleurs racheter le nom, comme Le Livre Plastic, collection créée en 1948 par Marabout.

    Dans les années 1930, la maison d'édition britannique Penguin Books publie des livres de poche et l'éditeur américain Simon & Schuster lance sur le même modèle en 1939 les Pocket Books (en). Mais le succès rencontré par Le Livre de poche tient à la conjonction de ce nouvel objet de consommation avec l'époque et la demande populaire et estudiantine d'un livre bon marché (en 1953, il est six fois moins cher qu'un ouvrage grand format grâce à un papier en bobines peu coûteux, à une reliure arraphique d'une nouvelle machine, le perfect binder, qui fabrique un brochage résistant avec le dos du volume collé, et à une couverture glacée recouverte d'un vernis transparent qui la rend résistante) et désacralisé, présenté sous des couvertures rappelant les affiches de cinéma, mais néanmoins véhicule d'une littérature de qualité.

    Une légende veut que Filipacchi ait eu l'idée de ce format en voyant un jour un soldat américain acheter un livre dans une librairie française, et le déchirer en deux pour qu’il puisse entrer dans les poches de son battle dress. Henri Filipacchi réussit à convaincre ses amis éditeurs Albin Michel, Calmann-Lévy, Grasset et Gallimard de s'associer à son projet et de devenir ainsi les « pères fondateurs » du Livre de poche qui selon son vœu doit publier le texte intégral de grands auteurs tombés dans le domaine public.

    Les libraires sont d'abord réticents face à ce « livre industriel » au prix agressif qui risque de faire chuter leur chiffre d'affaires et qui est présenté en libre service sur un tourniquet placé près de l'entrée de leur boutique, ce qui est ressenti comme une menace à leur vocation culturelle.

    Évolution:

    Le 9 février 1953 est la date du lancement du Livre de poche :

    no 1 : Kœnigsmark de Pierre Benoit

    no 2 : Les Clés du royaume d'A.J. Cronin

    no 3 : Vol de nuit d'Antoine de Saint-Exupéry

    no 4 : Ambre de Kathleen Winsor

    no 5 : La Nymphe au cœur fidèle de Margaret Kennedy

    no 6 : La Symphonie pastorale d'André Gide

    no 7 : La Bête humaine d'Émile Zola

    no 8 : L'Invitation à la valse de Rosamond Lehmann

    no 9 : Capitaine Conan de Roger Vercel

    no 10 : Les Mains sales de Jean-Paul Sartre

     

    Chaque quinzaine, 3 titres sortent. Puis la fréquence augmente : 8 titres par mois en 1955, 12 au milieu des années 1960. Très vite, il devient un fait de société. De 8 millions d'exemplaires en 1957-1958, les ventes passent à 28 millions en 196911. Les différentes collections utilisent le même numérotage, si bien que des titres arrivent (en 2007) à des numéros au-delà de 20 000, mais il existe des trous de numération, par exemple de 9 800 à 13 899, et des plages de 100 à 500 numéros consécutifs sont réservées à des collections précises. De ce fait un certain désordre s'est créé au fil du temps. Le réseau de distribution Hachette (25 000 points de vente en 1965) participe au succès de l'entreprise.

    Ce succès inspire des concurrents : "J'AI LU" créé par Flammarion en 1958, Presses Pocket créé par les Presses de la Cité et Folio créé par Gallimard en 1972 après son retrait de la Librairie générale française. Mais, avec près d'un milliard de volumes diffusés depuis sa création et plus de 18 millions d’exemplaires vendus en 2002, il demeure la première collection de poche française de grande diffusion.

    Aujourd'hui, filiale d'Hachette (plus exactement d'Hachette Livre) depuis 1954, Librairie générale française a restructuré son organisation. La raison sociale de l'entreprise est Librairie générale française tandis que Le Livre de poche en est la marque commerciale. En raison de la notoriété de cette marque, la société est souvent appelée Le Livre de poche. D'ailleurs, l'adresse postale communément employée par l'entreprise pour sa communication interne et externe est : Librairie générale française (Le Livre de poche) 31, rue de Fleurus 75278 Paris Cedex 06.

    REACTIONS :

    À l'origine l'initiative est dénigrée par certains qui y voient l'émergence d'une sous-culture mais la contestation se lève surtout quand le poche se tourne vers le débat d’idées, avec les collections Idées ou Archives6. Le philosophe Hubert Damisch dénonce dans le Mercure de France en 1964 « culture de poche » et « une entreprise mystificatrice puisqu'elle revient à placer entre toutes les mains les substituts symboliques de privilèges éducatifs et culturels ».

    Dans Les Temps modernes en 1965, un débat plus serein s'engage et Jean-Paul Sartre s'interroge : « Les livres de poche sont-ils de vrais livres ?

    Leurs lecteurs sont-ils de vrais lecteurs ? »

    . Des auteurs dénoncent la banalisation de leur travail et une « subversion aux loisirs des nantis »

    . À l'inverse Jean Giono écrit en 1958 : « Je considère aujourd'hui le Livre de poche comme le plus puissant instrument de culture de la civilisation moderne ».

    La collection abolit en effet les privilèges éducatifs et amorce un processus de démocratisation de la lecture. Aujourd'hui, les auteurs modernes sont plutôt flattés de cohabiter avec les grands écrivains du passé. Le livre de poche leur permet d'être plus longtemps en librairie.

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  • Commentaires

    15
    Vendredi 13 Février 2015 à 22:16
    Marenostrum

    J'en ai encore des années 60 et il m'arrive d'en acheter....aux puces!

    Question de nostalgie....peut etre!!

    Bises

    14
    Jeudi 12 Février 2015 à 21:15

    ma maison est une véritable bibliothèque! les livres me "mangent" l'espace! mais ça fait quelques temps que je ne lis plus beaucoup! gros bisous mémé

    13
    Jeudi 12 Février 2015 à 19:39

    MercI Dany pour le cadeau!!!! c'est très joli

    bonne soirée à tous

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    12
    Jeudi 12 Février 2015 à 18:37

    Je ne m'y suis jamais faite !!!!oh j'ai essayé  mais non je reviens toujours à un "vrai" livre !!Pas si chaud aujourd'hui , bonne soirée  bises

    Clique droit pour me sauvegarder

    11
    Jeudi 12 Février 2015 à 18:17

    Un historique intéressant du livre de poche...

    . moins cher que l'édition originale et gain de place sur les étagères....malgré cela, je n'ai plus de place pour ranger tous les livres.....j'en ai partout !!

    bonne soirée

    10
    Mitou
    Jeudi 12 Février 2015 à 17:04

    coucou Annie

    Les livres de poches c'est génial pour emporter !!

    mais j'aime les beaux livres aussi 

    gros bisous

    MITOU

    9
    Jeudi 12 Février 2015 à 15:27

    j'en ai lu beaucoup quand j'étais jeune, ils permettaient d'avoir accès à la culture littéraire sans gros frais,

    c'est vraion lisait beaucoup "Cronin" à cette époque, c'était un auteur à la mode !

    bonne journée

    8
    Jeudi 12 Février 2015 à 11:53

    bonjour Annie,

    j'ai lu vol de nuit en livre de poche de st ex

    nous n'avons de neige, elle est fondue,

    je te laisse,

    on m'attend, je reviendrai.

    bonne journée.

    7
    Jeudi 12 Février 2015 à 10:35

    Je me souviens avoir lu Cronin quand j'avais 13 ans dans cette collection  dont tu mets quelques photos, qui faisait partie de la bibliothèque familiale !

     

    6
    Jeudi 12 Février 2015 à 10:33

    c'est bien grâce au Poche qu'on a pu acheter des livres, ils étaient bien moins cher et à l'époque dans nos villages il n'y avait pas de médiathèque ni de bibliothèque , fallait se débrouiller

    alors oui et vive le livre de poche !

    5
    Jeudi 12 Février 2015 à 10:03

    Intéressant article bonne journée ☼ bisous

    4
    Jeudi 12 Février 2015 à 09:54

     Bonjour Annie !! en réponse à ton commentaire chez moi : j'ai laissé over en 2013 pour ékla à la même époque et j'ai donc reconstruit ce blog actuel .Tu n'es peut-être plus inscrite à la newsletter ! je suis allée faire un tour chez toi sur le blog de grenadine hier soir ,sans laisser de com certes .Maintenant que le contact est repris , continuons !! Je ne suis pas allée à PERPIGNAN  depuis 2013 ,et j'en garde un mauvais souvenir puisque mon homme a du passer 9 h aux urgences de l'hôpital ! Mais je ne désespère pas d'y retourner et d'aller manger quelques huitres à Leucate !

    Les livres de poche une belle occasion de lire pour pas trop cher !! bonne journée et merci de ton passage chez moi . BISOUS .ELVY

    3
    Jeudi 12 Février 2015 à 07:21

    Hello Annie

    J'en ai pas mal dans ma bibliothéque fantastique comme les livres de Roger Vadim par exemple , mais aussi les Bram Stoker, les Lovecraft ou les Mariy W Shelley...

    bizz

    Pat

    2
    Jeudi 12 Février 2015 à 01:17

    Coucou Annie,

    Une belle invention pour permettre à plus de personnes d’accéder à la lecture. Un bel articles.

    Bises et bonne nuit. ZAZA

    1
    Mercredi 11 Février 2015 à 07:22

    Oui, bien utiles ces livres de poches (surtout pour les étudiants), mais j'ai honte de le dire, je n'aime pas les avoir en mains ! Du coup, je n'achète plus de livres (faut dire que je ne sais plus où les mettre, j'ai 2 bibliothèques dans le séjour + deux autres dans mon bureau, sans compter tous les bouquins qui sont restés dans des placards). Aussi maintenant je vais toutes les semaines à la bibliothèque du village, très bien pourvue en nouveautés. Allez bisous.

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