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LE PISTACHIER GEANT DE CORSE - Arbre de l'année 2011
Un pistachier corse élu arbre de l'année 2011
Le pistachier lentisque de Ghisonaccia (Haute-Corse), élu arbre de l'année 2011.
Le pistachier lentisque de Ghisonaccia (Haute-Corse), élu arbre de l'année 2011. © Emmanuel Boitier ENVIRONNEMENT -
Le concours, organisé par l'Office national des forêts et le magazine Terre Sauvage, a récompensé cet arbre exceptionnel...
Ses 190 centimètres de tour de taille ne l’ont pas empêchés de remporter les faveurs du jury:
le pistachier de Ghisonaccia, en Haute-Corse, a des mensurations parfaites mais également une histoire qui ont ému l’écrivain Didier Van Cauwelaert et les jurés du prix de l’Arbre de l’année. Ce concours, organisé par l’Office national des forêts (ONF) et le magazine Terre Sauvage, avec le soutien (entre autres) de l’Unesco, du ministère de l’Ecologie, de la Fondation Yves Rocher et de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), a décerné jeudi soir le prix du jury à ce pistachier corse et le prix du public à un «arbre girafe» de Fouesnant, dans le Finistère.
Le choix fut difficile pour le jury, entre le châtaigner à vœux, le genévrier qui protège des épidémies, l’if millénaire dans lequel peuvent entrer 15 à 30 personnes et le poirier de 200 ans dont le propriétaire est resté vert malgré ses 94 ans.
Trois critères ont été prix en compte pour élire l’arbre de l’année:
sa beauté, son potentiel de biodiversité et surtout son histoire et son lien avec les hommes. «Il y a des vibrations qui circulent entre le végétal et nous, est convaincu Didier Van Cauwelaert, auteur de Journal intime d’un arbre. Peut-être les arbres absorbent-ils les émotions humaines et nous les renvoient, c’est pour cela que nous nous sentons en famille en forêt.» «Une maison ça se reconstruit, occupez-vous de l’arbre»
Sur les 26 arbres en compétition, c’est la belle histoire du pistachier de Ghisonaccia qui a le plus ému le jury: enseveli sous des gravats laissés sur place après la construction d’une route, l’arbre a été mis au jour par Elise Inversin, une bergère qui avait entrepris de démaquiser autour de chez elle pour éviter les incendies. «Elle a eu une phrase qui nous a bouleversé, reconnaît Didier Van Cauwelaert.
Alors qu’un incendie avait pris autour de chez elle, elle a dit aux pompiers "Une maison ça se reconstruit, occupez-vous de l’arbre".»
Depuis, le pistachier âgé de près de 1.000 ans est devenu la star du village. Ce serait même le plus vieux pistachier lentisque de tout le bassin méditerranéen. Ses branches qui s’élèvent à sept mètres de hauteur abritent de nombreuses espèces d’oiseaux.
«Cette belle aventure doit servir à faire prendre conscience que les arbres sont notre avenir, le poumon du monde, et qu’il faut les respecter», espère Elise Inversin. Le pistachier sera classé «arbre remarquable de France» et un de ses rameaux sera planté dans les jardins du ministère de l’Ecologie.
Une exposition de photos sur les grilles de l’Unesco permettra de l’admirer ainsi que les autres arbres sélectionnés. Audrey Chauvet (La croix.com)
LE PISTACHIER
Pistachier, Pistacia vera arbre et arbuste de la famille des Anacardiacées (Cotinus, Faux Poivrier, Manguier, Pistachier, Sumac)
Étymologie : du grec pistake, d'origine perse.
Origine : Asie mineure. Il existe une variété chinoise. Habitat : lieux secs et abrités.
Rusticité : zone 7 (il supporte le froid jusqu'à -17°).
Taille : arbuste de 6 m (le Pistachier chinois est un arbre de 25 m en Chine).
Port : cime touffue du fait de la largeur de ses ramifications. On rencontre deux espèces :
* Pistachier lentisque (Pistacia vera ou Pistacia lentiscus) : feuilles persistantes, paripennées, formées de folioles pointues, d'abord cotonneuses, puis coriaces, ce qui leur permet de mieux résister à la déshydratation dans les milieux arides (à gauche).
* Pistachier térébinthe : feuilles caduques, imparipennées. Les feuilles sont claires pour renvoyer la lumière et limiter l'évaporation (comme celles de l'eucalyptus). Espèce dioïque utilisée par Sébastien Vaillant au début XVIIIe siècle pour prouver le principe de la pollinisation.
Jussieu et Linné ont repris ses théories.
Cet arbre existe toujours au Jardin des Plantes de Paris. Les fleurs femelles forment des chatons qui se groupent en cymes. Pour la pollinisation, une plante mâle suffit pour 5 à 6 plantes femelles. Les fruits sont des drupes, de la grosseur d'une noisette, à l'écorce ligneuse et qui se fendent naturellement. Ils contiennent une graine verte allongée en forme d'amande, couverte d'une pellicule brun rosé. Celle-ci, riche en huile et en amidon, est utilisée en accompagnement d'apéritif Utilisations :
la variété de Méditerranée produit la pistache (graine du fruit), tandis que la variété de Chine a un fruit de petite taille, incomestible.
Le tronc du Pistachier térébinthe exsude une résine qui entre dans la composition de vernis, ou qui est utilisée, après distillation, pour des confitures ou des pastilles.
La résine du Pistachier lentisque était appelée mastic de Chios au XIXème siècle :
"Dans l'Empire ottoman, les femmes turques, grecques, arméniennes et juives mâchent avec délices cet odorant mastic, surtout le matin ; il se ramollit, parfume l'haleine, fortifie les gencives et blanchit les dents.
On le brûle dans des cassolettes pour parfumer les appartements, on le mêle à la pâte et on en fait un pain agréable". (Larousse)
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Commentaires
superbe!j'ai vu ce reportage à la télé et j'ai trouvé ca interessant, ca m'a donné l'idée pour l'article
Bonne soirée
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Une précision : le lentisque-pistachier (ou inversement) fournit des pistaches comestibles mais très petites, amères. Certaines personnes nous demandent s'il fournit beaucoup de pistaches.....