• CABANE DE PECHEURS D'ANTAN AU BARCARES

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    DOSSIER : CABANES ET CABANIERS DES ETANGS DE CAMARGUE, DU LANGUEDOC ET DU ROUSSILLON

      Présentation du dossier les cabanes du Beauduc Cabanes et cabaniers des étangs du Languedoc les cabanes des pêcheurs du Roussillon

     En Pyrénées-Orientales, dans la plaine côtière du Roussillon, les barracas de senill (terme catalan qui désigne la sagne, le « phragmite commun » qui pousse en abondance au bord des étangs), ont longtemps constitué, pour les pêcheurs qui exerçaient leur métier de manière traditionnelle, entre mer et lagune, à la fois un mode d'habitat et un outil de travail. Isolées ou regroupées en hameaux, ces barracas dont il existe encore quelques exemples, sont les derniers témoins d'un mode de construction qui était répandu sur tout le littoral sablonneux de la côte méditerranéenne.

     
     Etonnamment modernes par leur principe isothermique, leur adaptation au milieu écologique et leur intégration esthétique à leur environnement, les barracas répondaient parfaitement à leur fonction originelle d'habitat-outil de travail, tant les pêcheurs les considéraient comme le prolongement naturel à terre de leurs bateaux
     Un mode d'habitat ancien et saisonnier Les activités halieutiques autour de l'étang de Salses sont attestées depuis le néolithique. L'utilisation du roseau, notamment dans les toitures de l'habitat du pourtour méditerranéen, remonte au moins au Ve siècle avant J-C.

     Les cabanes en roseaux et en joncs n'étaient pas limitées aux Pyrénées-Orientales :
     dès le Moyen-âge et jusqu'au XIX ème siècle, leur présence est largement signalée sur tout le littoral languedocien et catalan.
     Ainsi, près d'Aigues-Mortes, où elles ont toutes disparu aujourd'hui, leur présence est attestée par une description de 1839 et par une gravure dans Les voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France de C. Nodier, J. Taylor et A. Cailleux.
     Dans les années 1840-1850, il y en avait également non loin de Palavas, à l'embouchure du Lez ;
    en témoigne un tableau de Gustave Courbet, Souvenirs de Les Cabanes (1854).

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     C'était un type d'habitat généralement saisonnier :
     Les barracas côté mer étaient utilisées pendant l'été, et côté étang, pendant l'hiver.
     Les pêcheurs y passaient la semaine, ne rentrant au village que le dimanche. Aujourd'hui, ils n'y passent plus que la journée, ou les fins de semaine. Quelques uns y rangent encore leur matériel ( trabaques, crocs, filets, voiles de bettes ). Autrefois liée à des pratiques traditionnelles, la barraca est désormais devenue essentiellement un lieu de détente et de convivialité. On y vient surtout le dimanche, en famille ou entre amis, boire un verre de vin ou manger la bulinada , le plat traditionnel à base d'anguilles bouillies.
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     MATERIAUX ET CONSTRUCTIONS

    * Les matériaux A l'origine, les barracas étaient auto-construites avec des matériaux tirés du milieu naturel, car cet habitat, par essence précaire, devait être peu coûteux, et les pêcheurs utilisaient ce qu'ils trouvaient sur place, à portée de main.

    • Les senills ( arundo phragmite, roseau commun des marais, sagne ) :
     On choisit de préférence des pousses de l'année, qui sont fauchées à la fin de l'été, quand les feuilles sont épaisses. Assemblés en fagots et rapportés en barque à l'endroit de construction, ils mis à sécher pendant plus d'un mois.

     • Les canyas ( arundo donax , canne de Provence,) :
     devant être assez gros et longs, les roseaux sont coupés quand ils ont trois ou quatre ans, de préférence en hiver et à la lune vieille, pour assurer une meilleure conservation et une plus grande longévité.

     Séchage des canyas Fonds Robert Bataille
     • Les matériaux de récupération :
     si les pêcheurs les plus aisés se fournissaient à la coopérative agricole du village en bois de châtaignier imputrescible, on utilisait en général pour la charpente, des vieux mâts de barque catalane, des pièces de quille, des bordés, ou, dans un passé plus récent, des poteaux électriques téléphoniques, ou des traverses de chemin de fer ; les bois flottés ramassés au bord de l'étang, de la mer ou près des embouchures de rivière servaient à l'ossature. Et quand les matériaux naturels se sont raréfiés, carton goudronné, bidons déroulés, la tôle ondulée… leur ont été substitués.
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     * LES DIFFERENTS TYPES DE BARRACAS

     Deux types dominent :

     • La barraca ovale à deux absides :
    C'est la plus classique. Elle est appelée à coquilla. Son aspect extérieur évoque celui d'une coque de bateau retournée. Témoigne de cette identification à l'embarcation, le vocabulaire emprunté à la charpente maritime qui décrit les éléments la composant, comme par exemple : la carena , poutre de faîtage, reposant sur deux mâts, als puntal , fichés dans le sol (en Catalan, puntal signifie « creux de la coque).



     • La barraca rectangulaire :
     moins aérodynamique que la première, sa coupe verticale ne présente pas la triangulation que constituent les absides. Les petits côtés du rectangle font façades verticales avec pignon. Devant être plus longue, la carena est souvent composée de plusieurs longueurs raboutées et quatre mâts la soutiennent.

     Un troisième type, hybride, ne présentant qu'une seule abside semi-circulaire côté au vent, a existé, mais n'est plus représenté aujourd'hui.

     * Constantes architecturales

     L'emprise au sol de la barraca est délimitée par une rangée de pieux, de 1,70 à 1,80 m de hauteur, appelée la piquetade dont la partie enterrée est goudronnée.
     Deux piquets, plus gros, délimitent l'emplacement de la porte. Le sommet de la piquetade est relié par une ceinture sablière de perches horizontales. Une fois posée la carena et sa charpente, on fixe sur tout l'ensemble un clayonnage horizontal de canyes. La couverture Les senills rassemblés en bottes d'une trentaine de centimètres d'épaisseur sont alors fixés sur le clayonnage.

     Le recouvrement commence toujours par le Nord-Ouest et par le bas afin de protéger la partie sud-est de la barraca plus souvent exposée à la pluie apportée par le vent marin, et d'assurer un meilleur écoulement de l'eau.

     La première rangée de senills est disposée pieds en terre, dans une petite tranchée, les couches suivantes superposées, la tête vers bas. Cette couverture est cousue au clayonnage avec du fil de fer, si possible galvanisé, au moyen d'une longue aiguille de fer ou de tamaris.

    Côté extérieur, des faisceaux constitués de trois ou quatre tiges de canyas cerclent horizontalement la couverture de senills. Posée en trois couches successives, cette couverture est refaite tous les trois ou quatre ans. Elle offre d'excellentes qualités isothermiques :
     par temps sec, les roseaux se contractent, assurant ainsi la ventilation de la barraca , et par temps de pluie, ils gonflent, lui offrant ainsi une parfaite étanchéité.

     L'orientation La barraca est toujours orientée comme un bateau au mouillage, dans la direction des deux vents dominants, tramontane et vent marin, diamétralement opposés : W.N.W. / E.S.E.

     Les ouvertures Traditionnellement,
     la seule ouverture est la porte à deux vantaux ménagée sur la façade sud-ouest, mais les barraques rectangulaires sont souvent pourvues, sur leurs petites façades, d'une fenêtre de la dimension d'une caisse d'abricots, garnie d'une moustiquaire et d'un mantelet de sabord.

     L'aménagement intérieur
     L'intérieur de la barraca est généralement divisé en trois pièces séparées par des cloisons transversales faites, souvent, d'un treillage de canyas, de simples rideaux de toile servant de portières.
     La pièce centrale sert de cuisine et pour le stockage alimentaire. A l'origine, un petit foyer était aménagé à même le sol au milieu de la pièce, et la fumée s'échappait par le vantail supérieur de la porte. Après la dernière guerre, des cheminées maçonnées ont été installées contre la cloison nord-ouest.
    En règle générale, la pièce sud-est sert de chambre aux parents, et la pièce nord-ouest est réservée aux enfants et aux rangements de matériel.

     L'aménagement des abords
     La barraca s'inscrit en étroite relation avec son environnement :
     • la trinxeille (levée d'algues) : l'orientation NW .SE des barracas et leur forme aérodynamique provoquant un écoulement laminaire des vents le long de la carène, le bas de la structure est parfois protégé par une levée pouvant dépasser un mètre de hauteur. Cette levée est constituée d'une piquetade plantée à environ un mètre des murs et sur laquelle sont entrelacés des branches de tamarins. Le vide est ensuite rempli de sable coquiller mêlé à des algues.
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     • le puits :
     situé en général en contrebas de la barraca , il est souvent commun à plusieurs familles. Lorsque l'eau est saumâtre, elle ne sert qu'à la cuisine. L'eau potable est alors apportée du village ou des mas avoisinants, dans des bonbonnes de verre ou des jarres.

     • le répar et l'ombrère :
    côté nord-ouest, une haute palissade de canyes ( répar), longue de quatre à cinq pas, est construite perpendiculairement à la barraca pour protéger de la tramontane. Parfois, un toit en auvent ( ombrère ) la complète, qui abrite du soleil.

     • l'estranadou :
     alignements de perches fixées horizontalement sur des piquets et sur lesquels les filets étaient mis à sècher après teinture.

     • l'encanyssat : clôture de joncs cernant l'ensemble de la barraca, ou abritant parfois un petit jardin potager E

     • l'agulha :
    petit port artificiel permettant de laisser les bettes à flots, amarrées à l'estacade de l'abri. Un petit débarcadère en planches complétait parfois ces mini installations portuaires, souvent communes à plusieurs barraques.

    Certaines espèces végétales sont toujours associées à la barraca :
     l' Arroche ( arns d'Afrique ) qui sert à fixer les levées d'algues autour de la barraca et offre une barrière supplémentaire contre le vent, le tamaris dont le maigre feuillage ménage des zones d'ombre légères et dont le bois sert pour le feu car il brûle sans éclater, et le figuier,, symbole de convivialité et de vie.

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    Extrait d'un article copié sur Internet à cette adresse
    : http://www.languedoc-roussillon.culture.gouv.fr/fr/0index/01actu/dossier_ethnologie/cabanes/page5.php

    rticle rédigé à partir du rapport de Robert Bataille-Barragué : L'habitat en roseau traditionnel – Les barraques de sanills des pêcheurs roussillonnais ) Christian Jacquelin Agnès Rotschi
    S'il y avait le moindre problème me le faire savoir, je retirerai cet article immédiatement.

     

     


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    Merci pour ce très bel article qui nous renseigne un peu plus sur la fabrication et l'usage de ces cabanes de pecheurs

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  • Commentaires

    22
    Samedi 20 Mars 2010 à 15:16
    annieL
    merci
    comme j'habite depuis peu de temps dans cette région, j'essaie de m'informer
    Moi aussi j'ai appris plein de choses avec cet article
    Bon week end
    21
    Samedi 20 Mars 2010 à 15:09
    virjaja
    quel bel article!j'adore ces cabanes, j'en ai vu sur l'étang de Canet, mais je ne savais pas tout ça.bisous. cathy
    20
    Samedi 20 Mars 2010 à 09:16
    annieL
    Bon week end à toi
    j'adore toutes ces petites herbes aux senteurs agréables en plus
    19
    Vendredi 19 Mars 2010 à 15:32
    Mary
    bouhhhhhhh! tu as sacrément bossé; quel billet ! aprés ça si on ne sais pas ! trés intérréssant ! bonne journée à toi Annie. bises.Mary
    18
    Jeudi 18 Mars 2010 à 20:32
    annieL
    Je n'en doute pas en regardant toutes les brochures, il y en a pour tous les gouts, montagnes, mer, campagne, chateaux et puis nous sommes près de l'Espagne et le climat semble agréabme
    Bonne soirée et merci d'etre passée
    17
    Jeudi 18 Mars 2010 à 20:22
    SAILLY  DANY
    Tu verras que le LANGUEDOC regorge de jolies choses 20ans aprés mon arrivée je ne m'en lasse pas , dur dur de mettre un com ,voila seulement que ça fonctionne bises
    16
    Jeudi 18 Mars 2010 à 19:31
    annieL
    Contente que tu sois dépannée, bonne soirée
    15
    Jeudi 18 Mars 2010 à 19:28
    nicole !
    il semblerait que l'on m'ait dépanné... merci de ton aimable passage... suis un peu "crevée" à demain bisous. nicole !
    14
    Jeudi 18 Mars 2010 à 15:09
    annieL
    comme je le disais à ma fille, je m'informe sur ma nouvelle région, c'est toujours bien de connaitre coment les gens y ont habité "Avant".
    Bonne journée
    13
    Jeudi 18 Mars 2010 à 15:08
    annieL
    ben je m'informe sur ma nouvelle région et je dois que l'hsitoire de ces cabanes est très interessante !
    Fait plus froid aujourd'hui, nous avons du "marin" qui refroidit l'atmosphère !
    Papa, continue ....Cette fois, il attaque l'escalier, il l'a désossé !
    Bonne journée, bonjour à "l'italien"
    12
    Jeudi 18 Mars 2010 à 14:12
    Julie
    Ma dai! (comme dirait l'italien). Tu bosses dis donc tous les jours pour nous pondre des articles pareils! Chapeau bas.
    11
    Jeudi 18 Mars 2010 à 13:37
    christian lemenuisia
    C'est un magnifique article sur l'histoire , tes cartes postales sont très belles . A bientôt
    10
    Jeudi 18 Mars 2010 à 10:22
    annieL
    ce matin nous avions un brouillar à couper au couteau vers 7 heures et maintenant il fait très beau et doux
    bonne journée
    9
    Jeudi 18 Mars 2010 à 10:20
    annieL
    ce matin j'ai eu du mal à cocher "avertir les abonnés" ca décochait à chaque fois ! si bien que je recochais, c'est peut etre pour ca que tu en as recu plusieurs !
    j'epère que je m'exprime bien !
    8
    Jeudi 18 Mars 2010 à 10:18
    annieL
    vu comme ca évidement !
    c'est comme les enfants qui n'ont jamais vu de vache et qui croit que le lait est jsute une boisson en brique, ou les poissons panés avec les yeux dans les coins comme disait Coluche !
    bonne journée
    7
    Jeudi 18 Mars 2010 à 10:04
    Avec mon skipper préféré, nous nous étions arrêtés pour voir de plus près les cabanes, mais un vent froid nous a ramené à la voiture vite fait bien fait.
    Je prendrai plus de temps que j'y serai pour de bon....
    Bises et bonne journée
    6
    Jeudi 18 Mars 2010 à 08:49
    elvy
    BONJOUR ANNIE !!! merci pour toutes ces explications !!
    Le beau temps n'est plus là ,la pluie menace , dommage on s'y serait habitué au soleil . bises . elvy
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    5
    Jeudi 18 Mars 2010 à 08:39
    Moi aussi j'ai reçu 5 fois le mail pour cet article, tu as dû le modifier mais il faut chaque fois décocher "prévenir les abonnés" dans les options de publication, sauf à la première publication.
    4
    Jeudi 18 Mars 2010 à 08:33
    C'est passionant!
    Tout ce qui touche à l'habitat ancien est propre à nous faire réfléchir. Seulement ça fait penser aux maisons des 3 petits cochons: l'habitat précaire qui s'envole ou brûle face à celui "en dur" qui tient mais ne s'inscrit pas dans l'éco système.
    Nous, ce que nous trouvons à récolter comme plante c'est le béton. Les enfants apprendront à l'école que le béton est une ressource naturelle servant à la construction.Après tout le béton c'est des cailloux naturels au départ...
    3
    Jeudi 18 Mars 2010 à 08:24
    marine-over
    jolies cabanes ,ça doit venir d OB car j'ai reçue 5 fois ton article ce matin ,je pars bientôt pour Bénodet bonne journée bisousmarine
    2
    Jeudi 18 Mars 2010 à 07:55
    annieL
    merci beaucoup
    avec une autre Annie, on se demandaient comment étaient fabriquées ces cabanes, alors je suis allée voir poussée par la curiosité
    bonne journée
    1
    Mercredi 17 Mars 2010 à 23:12
    philae
    c'est très intéressant merci pour le partage
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